Gustave Thuret fut attiré par la nature sauvage que présentait le Cap d’Antibes en ce milieu du XIX siècle. Désireux de créer un jardin botanique, il acheta en 1857 un vaste terrain, au sein de ce quartier que l’on appelait Empel. C’est là qu’il fit édifier ce que les Antibois appelleront très vite « La Villa Thuret ».
Grâce à un important réseau de correspondants qu’il avait réunis grâce à sa renommée, il put recevoir des végétaux du monde entier qu’il s’efforça d’acclimater dans son nouveau jardin. Celui-ci fut rapidement renommé et attira tout ce que la Côte d’Azur comptait de riches, souvent anglais, venant chercher des conseils pour leurs propres jardins. C’est ainsi que Thuret participa à la réalisation de nombreux jardins pour de riches propriétaires, se constituant ainsi un réseau relationnel lui permettant de multiplier les graines et plants qu’il recevait du monde entier. Les botanistes les plus éminents lui rendaient visite. Il hébergeait également de nombreuses célébrités. George Sand parle, dans ses Lettres d’un voyageur (1868) du « plus beau jardin qu’elle ait vu dans sa vie ».
A la mort de Thuret, son ami et collaborateur, Edouard Bornet, poursuivit son oeuvre jusqu’à ce que Madame Henri Thuret née Louise Fould, belle-soeur de Gustave Thuret et fille du banquier Louis Fould, fasse don de la villa et de son jardin à l’Etat en 1877. Charles Naudin, membre de l’institut fut alors nommé directeur; lui succéda, en 1899, Georges Poirault (1858-1936) qui s’en occupa avec passion jusqu’à sa mort, assumant en même temps la présidence de la commission municipale chargé de gérer la ville après la démission de Gustave Chancel.
En 1927, le jardin passa sous l’autorité de « L’Institut de Recherches Agronomiques » qui deviendra en 1946, l’INRA, Institut National de la Recherche Agronomique. Plus tard, un centre de recherche sera installé à proximité de la villa Thuret. Ce centre sera transféré sur la technopole de Sophia Antipolis en janvier 2004. Reste le magnifique jardin qui fait toujours la joie des visiteurs et qui est toujours administré par l’INRA.